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posté le 23-12-2008 à 01:38:30

L engagement devant dieu et les hommes

Etre et agir Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail

Image 09 Déc. 2008 - Aujourd’hui, le besoin pressant et immédiat est de savoir qui l’on est, quelle est notre véritable identité ? Comment la reconstruire ? Comment agir dans un contexte hostile à l’islam et indifférent à tout ce qui relève de la foi ? Comment avoir une présence positive dans notre société tout en vivant en harmonie avec notre foi ? Être, c’est avant tout cette présence à Dieu. Le fidèle animé par la foi voue son existence, son action à Dieu jusqu’à ce qu’il porte en lui toutes les vertus de la bonté, de l’humilité. C’est l’effort assidu vers la plus royale des victoires : la victoire sur soi.

C’est préparer la terre pour qu’elle reçoive la semence, préparer son cœur pour qu’il s’illumine à la rencontre du message afin de mieux porter la responsabilité du témoignage. Le Messager de Dieu a dit : « L’image de ce que Dieu a envoyé avec moi comme bonne voie, comme univers de sens, est celle d’une pluie bienfaisante qui atteint une terre. Une partie de cette terre était fertile. Elle absorba l’eau et donna une bonne et abondante moisson. Une autre partie était stérile qui retint l’eau à sa surface pour étancher la soif des gens, abreuver les animaux et arroser les plantes. Une autre partie était plate et aride, ne retenant pas l’eau et ne faisant pousser aucune verdure. Telle est l’image de celui qui a bien assimilé le message, qui le porte et qui rayonne de ses valeurs et de ses vertus. Ou de celui qui n’en a tiré aucun profit, ou enfin de celui qui n’a point accepté la voie de rectitude qui a fait l’objet de ma mission » (1).

Etre musulman c’est être soucieux de son devenir, c’est tisser des liens intimes avec le Créateur pour mieux servir les créatures. C’est relever, à la lumière de la spiritualité, le défi de l’amour, amour de Dieu, amour des êtres. « Nul d’entre vous ne goûtera vraiment la douceur de la foi tant qu’il n’aime pas pour son prochain ce qu’il aime pour lui-même » (2).

Etre musulman c’est répondre à une triple exigence :

Mieux comprendre l’islam : Mieux comprendre les exigences de l’islam, ses finalités et sa vocation de justice et de paix, c’est aussi mieux comprendre ses responsabilités. Il s’agit d’une compréhension imprégnée de miséricorde et de douceur, et en aucun cas, d’une lecture sclérosée, parcellisée de l’islam qui rebute les gens ou les met dans la gêne et la difficulté. Lorsque le Prophète a envoyé Abou Moussa et Mou’âd au Yémen, il leur a dit : « Rendez les choses faciles et ne les rendez pas difficiles, annoncez la bonne nouvelle et ne rebutez point ; et soyez toujours en accord »(3).

Et dans le hadith rapporté par Anas : « Rendez faciles (les préceptes de l’islam) et ne les rendez pas ardus ; annoncez la bonne nouvelle et ne rebutez pas ! »(4).Selon Ibn Mass’oûd, le Prophète a dit : « Malheur aux rigoristes ! » Et il l’a répété trois fois de suite.(5)

La voie du Prophète n’était pas une voie de la démesure, de la sévérité ou de l’excès en tout. Au contraire, c’était la voie du juste milieu, conjuguant à la fois la sagesse et la miséricorde. Selon Abou Hourayra le Prophète a dit : « La religion est aisance et facilité. Celui qui cherche à rivaliser de force avec la religion sera vaincu. Suivez plutôt la voie sage du juste milieu, rapprochez-vous en douceur de la perfection et soyez optimistes. Aidez-vous en cela par vos allées et venues à la mosquée le matin, le soir et une partie du bout de la nuit » (6).

Dans une autre version d’Al-Boukhari : « Rapprochez-vous petit à petit de la perfection ; allez à la mosquée matin et soir en plus de ce que vous faites comme actes d’adoration (prière, lecture du Coran, dhikr) dans les dernières heures de la nuit. Le juste milieu ! Le juste milieu ! Vous arriverez à bon port ». Donc il est indispensable de se former, pour mieux se réformer et mieux transmettre les bases et les valeurs de la spiritualité musulmane aux futures générations, tout en leur permettant d’acquérir les savoirs nécessaires à leur épanouissement dans la société.

S’interroger sur son engagement c’est aussi s’interroger sur sa foi : « La foi ce n’est pas une simple prétention, ni une vague parure ; mais c’est ce qui est enraciné dans le cœur et qui est concrétisé par l’acte »(7), l’action est le témoignage sincère de l’engagement du fidèle. Il faut donc fortifier et approfondir sa foi par l’effort dans la pratique, par le bel agir. Si la foi relève d’une conviction intime et forte, elle doit s’accompagner nécessairement d’un effort, d’une action. Ainsi, dans le Coran, chaque fois que la foi est évoquée, immédiatement l’obligation d’agir est rappelée. Ce qui indique que la foi appelle nécessairement un engagement. « Ceux qui ont la foi et font bonnes œuvres».

La dimension spirituelle trouve tout son sens dans l’action, comme si la concrétisation de la foi se traduisait par le fait d’être au service de l’homme. Un hadith authentique nous enseigne que notre action doit porter la marque de la spiritualité, donc de la bonté et de l’humilité, jamais de l’arrogance : « Dieu, honoré et glorifié, dit le jour de la résurrection : « O fils d’Adam ! Je suis tombé malade et tu ne m’as pas rendu visite ». Il lui dit : « Seigneur ! Comment seriez-Vous malade pour que je Vous rende visite alors que Vous êtes Le Seigneur et Maître de l’univers ? ». Il dit :” N’as-tu pas su que Mon adorateur untel est tombé malade et tu ne lui as pas rendu visite ? N’as-tu pas su que si tu lui avais rendu visite tu M’aurais trouvé auprès de lui ?”. « O fils d’Adam ! Je t’ai demandé à manger et tu ne M’as pas donné à manger ». Il dit : « Seigneur ! Comment pouvais-je Vous donner à manger quand Vous êtes Le Seigneur et Maître de l’univers ? » Il dit : « N’as-tu pas su que Mon adorateur untel est venu te demander à manger et tu ne le lui pas donné ? Ne sais-tu pas que si tu lui avais donné à manger tu aurais trouvé cela auprès de Moi ? « O fils d’Adam ! Je t’ai demandé à boire et tu ne me l’as pas donné ». Il dit : « Seigneur ! Comment pouvais-je Vous donner à boire, Vous le Seigneur et Maître de l’univers ? » Il dit : « Mon adorateur untel t’a demandé à boire et tu le lui as refusé. N’as-tu pas su alors que si tu lui avais donné à boire, tu aurais trouvé cela auprès de Moi ? » (8).

Vivre une foi c’est vivre une authentique spiritualité, c’est trouver l’équilibre entre la fidélité à la voie du prophète et les exigences du contexte afin de pouvoir témoigner de sa foi au quotidien. C’est déployer l’effort intime pour conserver vivante sa foi, l’intensifier et la renforcer. C’est imiter sincèrement le Prophète. Sentir comme le Prophète, agir comme le Prophète et se comporter comme lui, c’est se laisser pénétrer d’amour et irradier l’amour. C’est aussi être d’une activité inlassable au service de Dieu, donc au service de l’humanité. Le Prophète, notre modèle par excellence, était toujours le premier à secourir ses frères en humanité et à se lever pour défendre la société dans son ensemble. (9)

Témoigner et rayonner de sa foi :  Promouvoir une présence positive, participer, dans le respect de son identité, à l’évolution de notre société dont nous sommes membres à part entière, contribuer à une situation meilleure, à une citoyenneté plus épanouie et plus acceptée. Collaborer au nom des valeurs communes et promouvoir le « vivre ensemble ».

Le « vivre ensemble » un grand défi !

L’exigence de notre foi nous invite justement à promouvoir le « vivre ensemble », dans la richesse des particularités, dans la richesse des différences. Néanmoins, nous ne pouvons nous cantonner dans une vision idyllique, car notre réalité est toute autre, à l’heure où la seule grille de lecture de la rencontre de l’islam et de l’occident, n’est perçue qu’au travers d‘une vision essentialiste pour ne pas dire simpliste, opposant d’un côté «l’occident des lumières » face à « l’islam de tous les obscurantismes ». Cette vision réductrice aura pour conséquence l’isolement, l’enfermement et la montée des extrêmes.

Nous devons nous engager, créer des liens et des partenariats – à condition de ne pas perdre ou de diluer son identité – afin de refuser cette lecture dangereuse du monde, de réfuter les caricatures et les raccourcis simplistes et favoriser, finalement, l’échange et l’enrichissement mutuels.

C’est aujourd’hui qu’il faut être présent, s’exprimer et agir dans l’espace public, expliquer la spiritualité musulmane, témoigner et rayonner de sa foi. Il faut également avoir un discours clair et précis, oser dénoncer les injustices et se démarquer de toutes les lectures et de toutes les actions qui légitiment la violence. Nous devons cesser « d’être des sujets parlés pour devenir des sujets parlants ». (10)

Si la participation citoyenne ne préoccupe qu’une minorité, beaucoup de musulmans engagés ont pris conscience de l’ampleur des défis à relever, qui sont à la mesure de l’exigence de leur foi. Comprendre nos textes, étudier le contexte et contribuer à l’essor de notre société en posant la question de la spiritualité, des valeurs et de la dignité humaine.

Omar Mahassine

http://acmc78.wordpress.com/  


Notes:
(1) Hadith unanimement reconnu authentique, rapporté selon Abou Moussa.
(2) Hadith unanimement reconnu authentique, rapporté selon Anas.
(3) URA selon Abou Bourda.
(4) URA.
(5) Rapporté par Moslim et Abou Daoud.
(6) Rapporté par Al-Boukhari et An-Nassaî.(7). Rapporté par Daylami dans al-Firdaws.
(8) Rapporté par Moslim selon Abou Hourayra
(9) Abdessalam Yassine, La révolution à l’heure de l’Islam, p. 172
(10) Phrase prononcée lors d’un meeting du collectif « une école pour tous et toutes et contre les lois d’exclusion ».
 

 
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posté le 11-12-2008 à 11:56:04

Jean Paul Sartre

Jean-Paul SARTRE

(1905-1980)

 

 

Biographie. Oeuvres principales

 

Jean-Paul Sartre (1905-1980), orphelin de père, a été élevé par sa mère. Il entre, en 1924, à l'Ecole normale supérieure, où ses amis se nomment Raymond Aron, Paul Nizan.

Il est reçu premier, en 1929, à l'agrégation de philosophie. Sa première publication philosophique (L'Imagination, 1936) précède les écrits littéraires (La Nausée, 1938, et Le Mur, 1939). En 1943, Les Mouches connaissent un grand retentissement et Sartre, à la Libération, va devenir un écrivain célèbre, bien que sa grande œuvre philosophique L'Etre et le Néant (1943), n'ait connu que peu de succès.

Sartre quitte l'enseignement en 1945. Il se consacre à l'écriture et fonde, avec Simone de Beauvoir, sa compagne, et Maurice Merleau-Ponty, la revue des Temps Modernes, politiquement très engagée. Ses pièces de théâtre (Huis-clos, 1945 , Morts sans sépulture. 1946 ; Les mains sales, 1948), mais aussi ses romans (Les chemins de la liberté, 1945), ainsi que ses essais (Baudelaire, 1947 ; Qu'est-ce que la littérature?, 1947 : Réflexions sur la question juive, 1947) lui valent une immense réputation et provoquent parfois le scandale.

A partir de 1950, Sartre se rapproche du Parti communiste dont il est un " compagnon de route " critique et avec lequel il rompra totalement en 1968, lors de l'invasion de la Tchécoslovaquie. De 1950 aux années 60, Sartre approfondit remarquablement la théorie marxiste (Critique de la raison dialectique, 1960). Les mots (1964) lui vaudront le Prix Nobel, qu'il refusera. Avec son ouvrage sur Flaubert (L'Idiot de la famille, 3 tomes, 1971-1972), il semble se rapprocher de la psychanalyse. Atteint de cécité, il continue néanmoins à travailler et à militer. Il meurt, en 1980, ayant mené une vie engagée, qui force souvent l'admiration (Sartre était profondément désintéressé et indifférent à l'argent).

 

Racines et apports

 

1. Les racines

 

La réflexion de Sartre s'est nourrie d'influences complexes et souvent contradictoires :

• d'abord celle de la philosophie allemande : il faut mentionner ici Hegel (tout particulièrement avec sa dialectique de la négativité), Marx (théorie du travail humain et de l' histoire), Husserl (idée d'intentionnalité ) et Heidegger (sa notion de Dasein, d'être-dans-le-monde, influencera Sartre qui, néanmoins, se séparera de lui par son humanisme) ;

• mais Sartre hérite également de la philosophie de Descartes : le cogito transparent à lui même est au centre de sa réflexion ;

• enfin, il faut mentionner l'influence sur Sartre du philosophe danois Sören Kierkegaard, influence paradoxale puisque Kierkegaard fut violemment anti-hégélien.

 

2. Les apports conceptuels

 

Sartre, dans toute son œuvre, est le philosophe de la liberté. Récusant la fatalité, il a peint l'homme, dans tous ses écrits, comme un existant maître de ses valeurs et de l' histoire.

Les concepts fondamentaux de la philosophie de Sartre sont les suivants :

• le pour-soi, manière d'être de l'existant humain, qui secrète du néant et ne peut coïncider avec lui-même. Le pour-soi est inséparable de la conscience : " la loi d'être du pour-soi, comme fondement ontologique de la conscience, c'est d'être lui-même sous la forme de présence à soi " (L'Etre et le Néant, lle partie); - à articuler au pour-autrui ...

• l'être-en-situation caractérise le pour-soi en tant qu'il est responsable de sa manière d'être, ce qui résulte du fait concret qu'il est un existant au milieu d'autres existants. Cette situation est historique et varie pour chaque homme. "Ce qui ne varie pas, c'est la nécessité pour lui d'être dans le monde, d'y être au travail, d'y être au milieu des autres et d'y être mortel".

• la conscience, mouvement de transcendance vers le monde et les choses, mouvement fondamentalement transparent à lui-même ;

• l' existence : exister, c'est être-là, surgir dans le monde et s'y forger ; "l'existence précède l'essence " : l'homme est d'abord dans l'univers où il imprime sa marque et se construit ainsi librement ;

• l'angoisse : sentiment et saisie de l'imprévisibilité de notre liberté, lorsque la conscience appréhende son avenir, devant lequel elle est totalement libre , l'angoisse est " la saisie réflexive de la liberté " (L'Etre et le Néant) et se distingue de la peur, qui a un objet déterminé ;

• la liberté, pouvoir que détient la conscience de se soustraire à la chaîne des causes et d'échapper aux déterminations naturelles ,

• le projet : l'homme est pro-jet , sa conscience se jette en avant d'elle-même vers l'avenir.

Il est fondamentalement liberté et transcendance.

 Cf. J. Russ, Les chemins de la pensée, Bordas p. 486-487

 

 

 

 


 
 
 

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